Bouilloires thermiques : causes, conséquences et solutions pour lutter contre les habitations trop chaudes

Patrick Martinez
Patrick Martinez
Fondateur de Parlez-moi de Paris

À l’aube d’un été où les températures deviennent de plus en plus extrêmes, de nombreux logements en France se transforment en véritables « bouilloires thermiques » : invivables, inconfortables et parfois dangereux pour leurs occupants.

Sommaire

Selon la Fondation pour le logement des défavorisés, près d’un tiers des habitations sont désormais concernées et plus de 40 % des locataires ont souffert de la chaleur dans leurs logements durant l’été 2024.

Face à cette réalité alarmante, des députés de sept groupes politiques proposent une loi pour obliger les propriétaires à installer des équipements tels que des volets ou stores extérieurs et des ventilateurs, afin de garantir un confort d’été minimal. Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) pourrait également inclure une note « confort d’été » dans les annonces immobilières, renforçant ainsi la visibilité de cette problématique.

Dans cet article, nous verrons pourquoi cette situation est devenue un enjeu immobilier majeur : d’abord qu’est-ce qu’un logement bouilloire, quelles conséquences cela peut avoir pour les habitants et les propriétaires, puis quelles solutions concrètes et réglementaires émergent pour y répondre.

1. Pourquoi les logements deviennent-ils trop chauds ?

Le phénomène des logements bouilloires thermiques s’explique par une combinaison de facteurs climatiques et architecturaux. D’abord, la multiplication des épisodes caniculaires en France entraîne des températures élevées pendant plusieurs jours consécutifs, sans rafraîchissement nocturne suffisant. Les villes sont particulièrement touchées en raison de l’îlot de chaleur urbain : béton, goudron, façades sombres et faible végétalisation stockent la chaleur le jour et la restituent la nuit, empêchant toute baisse de température.

Mais au-delà du climat, l’architecture même de certains immeubles accentue le problème. Les logements situés sous les toits ou en dernier étage, avec une isolation thermique mal pensée, sont les plus exposés. Les grandes surfaces vitrées orientées plein sud, très recherchées pour la luminosité l’hiver, deviennent des pièges à chaleur l’été lorsque les protections solaires (volets, stores extérieurs, brise-soleil) sont absentes. Enfin, de nombreux bâtiments anciens n’ont pas été conçus pour un climat où les températures dépassent régulièrement 35°C. Les rénovations énergétiques passées ont souvent privilégié l’isolation contre le froid sans prendre en compte le confort d’été.

Résultat : des logements qui chauffent vite, stockent la chaleur et restent étouffants pendant plusieurs jours, mettant à mal le confort, la santé et la qualité de vie de leurs habitants.

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2. Quelles sont les conséquences pour les habitants ?

Vivre dans un logement trop chaud n’est pas seulement inconfortable, c’est aussi dangereux. Les canicules prolongées accentuent la fatigue, les troubles du sommeil, la déshydratation et augmentent les risques sanitaires, notamment chez les personnes âgées, les enfants en bas âge et les personnes fragiles. Dormir plusieurs nuits de suite dans un appartement à plus de 30°C est éprouvant et peut mener à des malaises ou des hospitalisations en cas de fortes chaleurs.

Au-delà de la santé, la chaleur excessive a un impact direct sur le quotidien : impossibilité de travailler ou de se concentrer en télétravail, nécessité de quitter son logement pour trouver un lieu plus frais, gêne dans les activités domestiques ou familiales. Beaucoup de locataires et propriétaires se retrouvent contraints d’investir dans des ventilateurs, des climatiseurs mobiles ou des rideaux thermiques en urgence, sans réel gain durable.

Enfin, cette problématique pèse sur la valeur perçue du bien immobilier. Un appartement ou une maison connus pour être très chauds l’été perdent de leur attractivité, notamment pour les familles ou seniors sensibles à la question du confort thermique. Les acheteurs deviennent de plus en plus attentifs à l’isolation d’été. La présence ou non d’équipements de protection solaire peut influencer leur décision d’achat.

3. Impact sur le marché immobilier

La question du confort thermique est en train de devenir un critère décisif dans la valorisation des biens immobiliers. Jusqu’à récemment, la performance énergétique était principalement évaluée sous l’angle du chauffage et de l’isolation hivernale. Désormais, l’exposition à la chaleur excessive et la capacité d’un logement à rester frais en été pèsent de plus en plus dans la balance.

Les acheteurs, particulièrement en zones urbaines denses comme Paris, recherchent des logements offrant un bon confort d’été, avec volets, stores extérieurs, brise-soleil ou climatisation réversible. Dans certains cas, la perception d’un appartement trop chaud peut conduire à des négociations à la baisse, voire à des désistements. Les biens situés en dernier étage, sans isolation des combles ou sans équipements de protection solaire, deviennent ainsi plus difficiles à vendre ou à louer, surtout si le diagnostic de performance énergétique (DPE) met en avant un risque de surchauffe.

Cette tendance est renforcée par l’actualité législative. La proposition de loi visant à intégrer le confort d’été dans les obligations des propriétaires bailleurs pourrait accélérer la mutation du marché. Dans un futur proche, un logement classé comme “bouilloire thermique” pourrait être assimilé à un logement indécent si aucune solution n’est apportée, à l’instar des passoires thermiques pour le froid.

Enfin, pour les investisseurs, anticiper cette évolution devient un enjeu stratégique : intégrer la protection solaire et l’isolation thermique d’été lors de l’acquisition ou de la rénovation d’un bien est désormais un levier fort de valorisation et de sécurisation locative.

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4. Quelles solutions pour rafraîchir un logement trop chaud ?

Face à la hausse des températures, plusieurs solutions existent pour améliorer le confort thermique d’un logement et limiter la surchauffe.

Solutions passives

Les solutions dites « passives » sont les plus efficaces et durables, car elles ne consomment pas d’électricité. Elles consistent à empêcher la chaleur d’entrer :

  • Installer des volets roulants ou des stores extérieurs : ils bloquent le rayonnement solaire avant qu’il n’atteigne les vitres, réduisant ainsi considérablement la température intérieure.
  • Poser des films solaires sur les vitrages : ils diminuent l’apport calorifique tout en laissant entrer la lumière.
  • Végétaliser l’environnement immédiat : un arbre devant une fenêtre, des plantes grimpantes sur une façade, ou une toiture végétalisée créent de l’ombre et rafraîchissent l’air ambiant.
  • Optimiser la ventilation naturelle : créer des courants d’air en ouvrant judicieusement les fenêtres tôt le matin et tard le soir permet d’évacuer la chaleur accumulée dans la journée.

Solutions techniques

Quand les solutions passives ne suffisent pas, des équipements techniques peuvent compléter l’approche :

  • Installer un climatiseur réversible ou mobile : solution la plus radicale, mais aussi la plus énergivore. Un climatiseur fixe reste plus efficace qu’un mobile.
  • Utiliser un ventilateur : il ne fait pas baisser la température, mais crée une sensation de fraîcheur grâce au mouvement de l’air.
  • Installer une pompe à chaleur réversible : elle assure le chauffage l’hiver et la climatisation l’été, avec un meilleur rendement qu’un climatiseur classique.

Travaux de rénovation

Pour les biens anciens, des travaux peuvent améliorer durablement le confort d’été :

  • Isoler les combles ou la toiture : en été, jusqu’à 30 % de la chaleur pénètre par le toit.
  • Changer les fenêtres pour un vitrage à isolation renforcée.
  • Prévoir des brise-soleil ou casquettes de toiture sur les façades les plus exposées.

Ces solutions augmentent la valeur du bien et anticipent les futures réglementations sur le confort thermique d’été.

5. Vers une nouvelle réglementation ?

Face à l’urgence climatique et à la multiplication des épisodes caniculaires, la question du confort d’été est en train d’entrer dans la législation immobilière. La Réglementation Environnementale 2020 (RE2020) intègre déjà un indicateur de confort d’été pour les constructions neuves, imposant aux promoteurs et architectes de concevoir des bâtiments capables de limiter la surchauffe sans recourir systématiquement à la climatisation.

Mais pour l’ancien, la réglementation reste balbutiante. Une proposition de loi transpartisane, déposée en juin 2025, vise à obliger les propriétaires bailleurs à équiper leurs logements de volets ou stores extérieurs et de ventilateurs lorsque ceux-ci sont exposés à des températures excessives. L’objectif est d’étendre la notion de « logement décent » au confort thermique d’été, à l’image de ce qui a été fait pour les passoires énergétiques concernant le froid.

À terme, le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) pourrait intégrer une note « confort d’été », visible sur les annonces immobilières. Cela permettrait aux acheteurs et aux locataires de connaître l’exposition à la chaleur d’un bien, de négocier son prix ou ses conditions de location en conséquence.

Pour les propriétaires et investisseurs, anticiper ces évolutions réglementaires devient un véritable enjeu stratégique. Un bien rénové pour améliorer son confort d’été sera non seulement plus attractif. Il sera également conforme aux futures obligations légales, préservant ainsi sa valeur sur un marché de plus en plus attentif à ces critères.

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Conclusion

La problématique des logements trop chauds, longtemps sous-estimée, devient aujourd’hui un véritable défi pour le secteur immobilier. Avec des températures estivales en constante hausse et des épisodes caniculaires plus fréquents, le confort d’été est désormais un critère essentiel, aussi important que la performance énergétique hivernale.

Pour les propriétaires, anticiper ce changement est une opportunité de valoriser leur bien et d’en assurer la pérennité sur un marché en pleine mutation. Pour les acquéreurs et locataires, il s’agit d’un élément de confort et de santé à ne pas négliger.

Face à ces évolutions climatiques et réglementaires, une question se pose : votre logement est-il prêt à affronter les prochaines canicules ?

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Super collaboration avec Patrick Martinez! Très pro, pertinent et sympathique, je le conseille vivement.

Flavie Guignard
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06/2025
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5/5

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Emmanuelle Deschenes
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Irène P
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05/2025
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